L’accident avait eu lieu en hauteur, sur une machine permettant de conditionner le bois. Photo d’illustration © Nourredine REGAIEG
Mardi, le tribunal a rendu son jugement concernant les poursuites de blessures involontaires retenues à l’encontre de deux sociétés implantées dans l’est du département.
Ces entreprises, spécialisées dans la transformation du bois et la maintenance industrielle, étaient mises en cause dans un accident du travail survenu dans l’est de la Haute-Loire au mois d’août 2022.
La victime, un jeune homme en CDI, intervenait dans le cadre d’un contrat de maintenance. Il était accompagné par deux salariés de la scierie. La réparation concernait le palier d’une machine de type classeur/empileur, qui permet de conditionner des pièces de bois.
Un opérateur était resté au pupitre de commande de la machine, tandis que son collègue se tenait à côté du bouton d’arrêt d’urgence. Alors qu’elle vérifiait le serrage des vis qu’elle venait de poser, la victime a été déséquilibrée et a tenté de se rétablir en posant la main droite, puis la gauche, sur une poulie en mouvement. Cette manœuvre lui avait occasionné de profondes blessures. Le bilan lésionnel faisant état de plusieurs amputations aux doigts. Le jeune homme s’était vu prescrire une incapacité totale de travail de 66 jours.
L’enquête a fait ressortir plusieurs non-conformités sur cette machine québécoise datant de 1991 : l’accès, le plan de travail en hauteur et les éléments mobiles de transmission non protégés. Le rapport final pointait également l’absence de plan d’intervention, d’équipements individuel ou collectif de sécurité.
« Le problème, c’est qu’il faut toujours faire vite, pour que la machine ne reste pas arrêtée trop longtemps », témoignait la victime. « Ce type d’intervention a un impact non négligeable sur la production », confirmait le représentant légal des deux entreprises. L’avocat de la victime fustigeait : « On lui a demandé de faire l’acrobate sur une machine pleine de non-conformités, avec un plan de prévention des risques de seulement 4 pages ».
Pour le Ministère public, « tout était réuni pour qu’il y ait un accident, avec un tel plan de travail. La scierie le savait, ce n’était pas la première fois qu’un tel dysfonctionnement intervenait ».
Des peines d’amende de 15.000 euros pour la scierie et de 7.000 euros pour la société de maintenance étaient requises. Le jugement avait été mis en délibéré à la date du 4 juin. Hier, le tribunal a confirmé la culpabilité des deux sociétés en suivant les réquisitions du parquet.
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