Les victimes n’ont pas pu retenir leurs larmes en entendant l’arrêt prononcé par la cour d’appel de Bordeaux. Onze ans après l’accident mortel à la Poudrerie de Saint-Médard-en-Jalles, l’entreprise Safran-Héraklès est condamnée, comme en première instance, pour homicide et blessures involontaires. La société est reconnue coupable de manquements aux règles de sécurité ayant conduit à la mort d’un ouvrier de 25 ans et aux brûlures graves dont souffrent encore deux autres employés.
« Je suis bouleversé, je suis tout tremblant », témoigne Alain Paillet, le père de Benjamin, l’ouvrier mort brûlé vif lors du drame, le 5 décembre 2013. C’est une énorme récompense pour Benjamin et pour Colette (l’épouse d’Alain Paillet, décédée d’un cancer durant la procédure), que ce combat soit, je l’espère, arrivé à son terme ».
« Cet accident, j’en garderai des séquelles dans ma chair toute ma vie »
Le 5 décembre 2013, trois employés de Safran-Héraklès, devenu Safran-Ceramics, travaillent à une opération de démoulage d’un réservoir contenant du propergol solide, une poudre chimique, hautement inflammable, servant de carburant aux fusées spatiales Ariane et aux missiles nucléaires français. Un arc électrique, dont l’origine n’a jamais pu être établi, provoque l’embrasement instantané à plus de 4.000° degrés.
Benjamin Paillet meurt « dans des circonstances terribles, brûlé vif. Il est retrouvé figé comme une statue de Pompéi« , déclare Lucie Teynié, l’avocate du père et du frère de la victime à France Bleu Gironde. « La maman est morte de chagrin » avant la tenue du procès.
« C’est incroyable comment ça a pu traîner en longueur »
« On s’est battu jusqu’au bout, c’est une immense victoire, réagit Bertrand Montreux, l’un des deux survivants du drame. Cet accident, j’en garderai des séquelles dans ma chair jusqu’à, malheureusement, la fin de mes jours. Ça, ça ne disparaîtra jamais. J’ai quand même des douleurs traumatiques, cérébrales et des séquelles physiques sur le corps, des brûlures au troisième degré. Aujourd’hui, justice est rendue !«
« C’est un soulagement parce que ça fait quand même plus de onze ans maintenant qu’on se bat avec Monsieur Paillet, père et fils, pour faire reconnaître la responsabilité de la société Safran dans ce tragique accident. » Les parties civiles ont, une fois de plus, déplorée la lenteur de la justice. « C’est incroyable comment ça a pu traîner en longueur. La société, bien conseillée par leurs avocats, a tout fait pour mettre des bâtons dans les roues des parties civiles », estime Alain Paillet.**
Après un non-lieu rendu par un magistrat instructeur bordelais en faveur de l’entreprise, « il a fallu aller chercher ce renvoi devant le tribunal correctionnel en saisissant la chambre de l’instruction, nous n’avons jamais été soutenu par le parquet, remarque l’avocate Lucie Teynié. Après la condamnation en première instance, « aujourd’hui, la Cour reprend notre argumentaire, on obtient ce résultat-là avec encore une fois les magistrats du siège qui retiennent la responsabilité de la société Safran. C’est vraiment du soulagement.«
« Important pour les autres ouvriers »
« Benjamin, Il partait travailler. Il aurait dû rester en vie. Il avait 25 ans. Aujourd’hui, c’est la reconnaissance que l’employeur doit tout mettre en œuvre pour protéger ces salariés. Et c’est ça que nous dit la Cour. Pour nous, c’est particulièrement important », poursuit Maître Lucie Teynié.
Rejetée en première instance, la constitution de partie civile du syndicat Sud a finalement été acceptée par la cour d’appel au motif du caractère « d’intérêt général » défendu par le syndicat dans cette affaire. Outre l’amende de 225.000 euros, l’entreprise Safran-Héraklès est condamnée à verser plusieurs dizaines de milliers d’euros aux parties civiles au titre du préjudice physique et moral subi. La condamnation devra en outre être affichée sur le site de Saint-Médard-en-Jalles. N’ayant pas souhaité réagir à la sortie de la cour d’appel, la société dispose maintenant d’un délai de cinq jours pour se pourvoir en cassation.
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