Deux pilotes d’un avion Rafale, un instructeur et son élève, ont perdu la vie ce mercredi après être entrés en collision avec un autre Rafale en Meurthe-et-Moselle. Un troisième pilote, aux commandes de l’autre appareil, a pu s’éjecter, sain et sauf. Le ministre démissionnaire des Armées, Sébastien Lecornu, va se rendre sur place ce jeudi. Voici ce que l’on sait de cet accident survenu au-dessus d’une zone boisée autour de Colombey-les-Belles.
Que s’est-il passé ?
Les deux Rafale, qui appartenaient à l’Escadron de Transformation Rafale 3/4 Aquitaine, sont entrés en collision vers 12h30 ce mercredi « lors d’une manœuvre de combat », selon le ministère des Armées. Ces avions de chasse rentraient à la base aérienne 113 de Saint-Dizier (Haute-Marne) après une mission de ravitaillement en Allemagne, a précisé l’Armée de l’Air. L’accident a eu lieu dans le secteur de Colombey-les-Belles, près de Toul.
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Le pilote du premier Rafale s’est éjecté et a été récupéré légèrement blessé par les secours. Son appareil, carcasse encore fumante, a été retrouvé dans une zone forestière. L’épave du second avion dans lequel se trouvaient les deux pilotes décédés a été repérée « plus tard dans l’après-midi » sur la commune d’Harmonville (Vosges), à six kilomètres de Colombey-les-Belles, a indiqué le ministère.
La collision a provoqué « une grosse explosion », a raconté Alexis Valiton à France Bleu Sud Lorraine. L’agriculteur, bon connaisseur des environs, a participé aux recherches et a vu ce qu’il restait d’un des deux appareils, témoignant ainsi de la violence du crash : « Il était en mille morceaux, avec des débris sur au moins un hectare. De la tôle, du plastique, des fusibles ». « Il y avait encore des petites flammes que les pompiers ont arrosées avec de la mousse », a aussi indiqué le maire de Colombey-les-Belles, Benjamin Voinot.
Les circonstances de la collision ne sont pas encore connues. « Des enquêtes de sécurité et judiciaires ont été ouvertes pour faire la lumière sur les raisons de cet accident », a précisé l’Armée de l’Air et de l’Espace. Par ailleurs, un numéro d’appel à témoignages a été mis en place pour aider les autorités dans leur travail d’enquête : 09 70 80 90 40.
Qui sont les victimes ?
Un temps portés disparus après l’accident, les deux autres pilotes ont finalement été retrouvés sans vie, a annoncé Emmanuel Macron dans la soirée mercredi sur X. Il s’agit du capitaine Sébastien Mabire, 36 ans, et du lieutenant Matthis Laurens, 29 ans. Le premier était pilote de chasse depuis 2013 et instructeur au sein de l’escadron de transformation Rafale 3/4 « Aquitaine » depuis août 2022, a précisé l’armée de l’Air et de l’Espace sur X. D’après la même source, il comptabilisait plus de 2000 heures de vol et 47 missions de combat, réalisées dans le cadre de l’opération Chammal qui lutte contre l’État islamique.
Il était l’instructeur de Matthis Laurens, pilote de chasse stagiaire. Ce dernier avait été affecté sur Rafale au sein du régiment de chasse 2/30 « Normandie-Niémen » depuis novembre 2023 et poursuivait son instruction au sein de l’escadron de transformation Rafale 3/4 « Aquitaine », selon la même source. Il comptabilisait plus de 800 heures de vol. Concernant le pilote rescapé, son identité n’a pas été dévoilée.
Le ministre des Armées se rend sur place
Le ministre démissionnaire des Armées, Sébastien Lecornu, a annoncé qu’il se rendra ce jeudi après-midi sur la base aérienne 113 de Saint-Dizier (Haute-Marne), de laquelle était issu les deux militaires tués. « Ce soir, la Nation toute entière est reconnaissante : jamais, nous ne les oublierons », avait-il écrit la veille dans un communiqué. « La Nation partage la peine de leurs familles et frères d’armes de la Base aérienne 113 de Saint-Dizier », a également déclaré le président de la République.
Des accidents rares
Les accidents impliquant des Rafale sont relativement rares en France. Un appareil s’est écrasé en Corrèze en décembre 2007, tuant son pilote Emmanuel Moriuser, 34 ans. Deux autres se sont percutés au large de Perpignan en 2009, faisant un mort.
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