Les accidents de la route dans le Tarn ont augmenté de 26 % au premier semestre 2024 selon les données provisoires publiées par l’observatoire départemental de la sécurité routière. Une tendance inquiétante et qui s’est encore accentuée depuis le début de l’été. Les contrôles routiers vont être renforcés.
107 accidents, 13 personnes tuées et 136 blessées sur les routes du Tarn : les données provisoires au premier semestre 2024, publiées fin juillet par l’observatoire départemental de la sécurité routière, reflètent une tendance inquiétante.
Le nombre d’accidents est en hausse de 26 % par rapport au premier semestre 2023, celui des blessés augmente de 25 % et celui des décès de 8 %. Une augmentation est aussi constatée par rapport à la moyenne des cumuls 2017-2019 en ce qui concerne les accidents et les blessés.
Au-delà des statistiques, l’insécurité routière se traduit par autant de drames humains, pour les victimes et pour leurs proches. Dans le Tarn, les accidents surviennent en majorité hors agglomération, sur le réseau secondaire, et sont liés en bonne partie à des conduites à risque : vitesse excessive, alcool et stupéfiants, refus de priorité, inattention au volant…
Renforcement des contrôles routiers
La situation actuelle est jugée « préoccupante » par les forces de l’ordre, d’autant plus qu’elle s’est aggravée avec l’arrivée des beaux jours. Depuis début juillet, plus d’une trentaine d’accidents corporels et au moins 6 morts sont à ajouter à ce triste bilan. « On constate cet été une dégradation des comportements », souligne le groupement départemental de gendarmerie du Tarn. Les jeunes usagers de la route sont particulièrement concernés, notamment la nuit et sur les axes routiers connectés à l’A68.
La première semaine d’août a connu une véritable série noire avec dix accidents de la route et 5 blessés graves évacués en urgence vers Toulouse : un automobiliste à Montans, une cycliste à Escoussens, deux automobilistes à Lempaut et un motard à Puylaurens.
Si les forces de l’ordre du département ont été particulièrement mobilisées ces derniers mois pour sécuriser le chantier de l’A69 et pour les JO de Paris, les contrôles routiers vont s’intensifier afin de tenter d’inverser la tendance. « La peur du gendarme » sur les routes fait toujours son effet.
En parallèle, les actions de sensibilisation et de contrôle se poursuivent dans le cadre du plan départemental de lutte contre l’insécurité routière, qui couvre la période 2023-2027 et qui fixe quatre « enjeux prioritaires ».
Les conduites à risque
Les 2/3 des usagers présumés responsables d’accidents mortels ces dernières années dans le Tarn avaient adopté des conduites à risque sur la route. Les actions de sensibilisation et de contrôle visent particulièrement les lieux festifs (discothèques, fêtes de village, festivals). L’accent est également mis sur la communication et la prévention ciblant les publics les plus jeunes.
Autre enjeu prioritaire : les deux-roues motorisés. Dans le Tarn, ils représentent 20 % des tués entre 2017 et 2021 et 14 % des présumés responsables d’accidents mortels. Principalement des motards de 25 à 64 ans hors agglomération et des cyclos et des jeunes de moins de 18 ans en agglomération. Les actions menées portent sur la promotion de l’importance du port d’équipement de sécurité, la sensibilisation des jeunes utilisateurs de scooters mais aussi des contrôles sur la conformité des engins et des équipements obligatoires aux abords des établissements scolaires.
« Nouveaux modes de mobilité douce »
Cyclistes, piétons et utilisateurs d’engins de déplacement personnel motorisés (EDPM : trottinettes électriques, monoroues, gyropodes, hoverboards) représentent 18 % des personnes tuées sur les routes du Tarn ces dernières années. Les mineurs et les personnes âgées de plus de 45 ans constituent la part la plus importante de ces usagers. Là aussi, les contrôles et les actions de sensibilisation ont été renforcés depuis le début de l’année, portant notamment sur la réglementation et sur les équipements de sécurité.
Enfin, le dernier enjeu prioritaire concerne le « risque routier professionnel ». 9 % des tués ont perdu la vie lors d’un déplacement domicile-travail et 2 % lors d’un trajet professionnel. Les actions de sensibilisation et de contrôle visent principalement les employeurs et les utilisateurs de véhicules d’entreprise.
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