Parce que ça n’arrive pas qu’aux autres. Loin des idées préconçues, les accidents professionnels n’épargnent pas les métiers les moins physiques. Le 12 octobre, le Ministère du travail et de l’emploi a lancé une grande campagne de sensibilisation sur les dangers professionnels pour notamment le rappeler. Au coeur du dispositif, la prévention des accidents du travail graves et mortels (ATGM) : pubs à la télévision, vidéos Web, messages diffusés à la radio, par la presse, kits de communication transmis aux employeurs, comportant des posters et des dépliants… L’institution cherche à occuper l’espace médiatique sur la question.
Les retours d’acteurs du milieu sont enthousiastes : « Cette campagne est tout à fait bienvenue. Elle interpelle et sensibilise les travailleurs sur les dangers potentiels. On va au travail pour gagner sa vie et faire du lien social, pas pour se blesser », salue Séverine Brunet, directrice des Applications à l’Institut national de recherche et de sécurité (INRS). Le communiqué interpelle sur le fait que chaque jour en France, deux travailleurs décèdent et 100 se blessent gravement.
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Une réalité commune
Malgré un nombre d’accidents globalement à la baisse au fil des années, un ralentissement se fait observer. Mais ce freinage est en partie lié aux évolutions du marché : « Depuis une dizaine d’années, les accidents du travail décroissent moins qu’auparavant. La conjoncture n’est plus la même : nous avons connu un phénomène de tertiarisation qui rend l’industrie beaucoup moins présente. Aujourd’hui, le secteur de l’aide et soin est plus accidentogène que celui de l’industrie », constate Séverine Brunet.
D’après un rapport de 2024 sur l’année 2022, publié par l’Assurance Maladie, Les accidents du travail (AT) surviennent majoritairement au sein des activités de la santé, du nettoyage et du travail temporaire (29 % ). Vient ensuite l’alimentation à 17 %, suivi de près par le transport et du BTP, respectivement à 15 % et 14 %.
Pour autant, aucun secteur n’est vraiment à l’abri du danger : « Les métiers physiques sont ceux où il y a le plus de risques. Cela dit, le secteur tertiaire n’est pas épargné. Un salarié de banque peut faire une chute de plain-pied et se faire une entorse à la cheville. Tout l’intérêt de la campagne est de montrer que les accidents peuvent arriver à tous. Quelle que soit l’entreprise, tous secteurs confondus », explique Séverine Brunet.
Un travail de terrain
Cette nécessité d’informer s’applique à la start-up comme au grand groupe. A l’image du slogan « Mieux préparés, mieux équipés, mieux formés » de la campagne, la cadre de l’INRS pense que chaque employeur doit s’emparer régulièrement du sujet, selon ses moyens : « La prévention des risques professionnels ne doit pas se faire depuis un bureau, mais sur le terrain. Il faut voir les éventuels dangers de ses propres yeux pour mettre en place des solutions au cas par cas. » Sur le chantier… Comme dans l’open space !
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