Elle dénonce une « hécatombe » et réclame une loi pour y mettre fin : la secrétaire générale de la CGT Sophie Binet assure que la France « détient le record d’Europe » du nombre d’accidents mortels au travail.
« Hécatombe »
Invitée sur LCI jeudi dernier, Sophie Binet a détaillé : « Chaque jour, quatre salariés meurent de leur travail ou sur leur lieu de travail. Et le problème c’est que ces chiffres augmentent depuis 5 ans. […] Si on regarde seulement les morts au travail, c’est 789 dans l’année, ça veut dire plus de deux par jour. […] Cette hécatombe dont la France détient le record en Europe, elle pourrait être évitée », a-t-elle affirmé.
« Record européen » ? Ce n’est plus le cas… mais depuis peu : en 2019, la France détenait encore ce triste record. Mais elle reste très mal classée, et demeure bonne dernière si l’on considère l’ensemble des accidents du travail – mortels ou non. En revanche, si les critères tendent à converger, certains pays sont soupçonnés de sous-déclarer ces accidents.
Accidents mortels : la France parmi les moins bons élèves
Dans le détail, selon les dernières données disponibles d’Eurostat, portant sur l’année 2021, la France a enregistré en moyenne 3,32 décès pour 100 000 travailleurs, soit un peu moins que le trio de tête (Lettonie : 4,29, Lituanie : 3,75, Malte : 3,34). Mais très loin de la moyenne de l’UE à 27 (1,76) et des « meilleurs » élèves, comme la Grèce (0,58) ou les Pays-Bas (0,33). A noter que le classement Eurostat inclut quelques autres pays n’appartenant pas à l’Union européenne, comme la Suisse.
Pour l’Hexagone, l’Assurance maladie a ainsi recensé 645 décès au travail en 2021 et encore 738 en 2022 – des années difficiles à comparer compte tenu de la pandémie de Covid-19. Mais cela correspond environ au chiffre de deux décès par jour en incluant – comme le fait la Sécu – les suicides sur le lieu de travail, les malaises, etc.
Plus d’accidents en France qu’ailleurs
En revanche la France reste bien à la dernière place du « classement » si l’on considère l’ensemble des accidents du travail – et pas seulement ceux ayant abouti à la mort du travailleur : avec plus de 3 300 accidents pour 100 000 travailleurs, elle figure devant la Suisse (hors-UE), le Portugal, l’Espagne et le Danemark.
Selon les données 2022 de l’Assurance maladie, plus de 560 000 accidents avec arrêt de travail ou incapacité ont été enregistrés dans l’Hexagone.
Attention toutefois : Eurostat comptabilise les jours perdus (4 ou plus), et aboutit à un chiffre moindre de 447 000 accidents pour la France. Mais l’intérêt est d’obtenir des données comparables d’un pays à l’autre, avec des données équivalentes.
Un indicateur standardisé… mais imparfait
Depuis 1998, l’Organisation internationale du travail tend à faire converger les critères de déclaration et de recensement des accidents du travail, rappelle l’OCDE.
Ainsi, des différences peuvent subsister en cas de malaise ou de blessure qui n’aurait pas été « directement » en lien avec l’activité professionnelle. De même, les accidents survenus sur le trajet domicile-travail sont exclus des statistiques européennes pour l’ensemble des pays – d’où une partie de la différence entre les chiffres français et les données européennes, par exemple.
Mais c’est surtout l’aspect légal et financier qui risque d’influencer les chiffres : selon l’observatoire Eurogip, des travailleurs et/ou employeurs sous-déclareraient les accidents du travail, au motif qu’il n’y a pas de prise en charge spécifique dans ce cas. Dans certains pays, Eurostat observe donc une « sous-couverture » – avec des secteurs d’activité ou des types d’emplois exclus des statistiques.
Des problèmes toutefois connus d’Eurostat, qui pondère ses données « pour produire un taux d’incidence global standardisé », comme détaillé dans sa méthodologie.
Des comparaisons délicates
Même les évolutions peuvent être difficiles à appréhender : la Grèce a ainsi rectifié son comptage en 2016, ce qui a abouti à une très forte baisse du nombre de déclarations. Dans le même temps, des dérogations en vigueur pour plusieurs Etats ont pris fin, avec « un effet significatif sur les données concernant les accidents du travail » pour 2014. En France par exemple, « cela a conduit à une augmentation apparente substantielle du nombre d’accidents enregistrés par rapport à 2013 ».
La pandémie de Covid-19 a, enfin, rendu difficiles les comparaisons sur ces dernières années : le chômage partiel de nombreux travailleurs a conduit à une baisse sensible des accidents.
Sur une durée plus longue, l’Assurance maladie constate bien une diminution du nombre d’accidents : plus de 750 000 au début des années 2000, contre 600 000 ces dernières années. Mais les syndicats constatent également que, depuis, ce chiffre ne diminue plus… et contribue à maintenir la France en bas de classement. En effet, dans la plupart des autres pays de l’Union européenne, la baisse se poursuit.
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