La neuvième édition du Baromètre de la gestion des accidents du travail et des maladies professionnelles BDO/OpinionWay, publiée le 3 octobre, montre des résultats contrastés pour l’année 2023 : plus de sinistres, mais près de 50 % de diminution des déclarations de maladies professionnelles et d’accidents de trajet.
Ce sondage suit la sinistralité de 400 entreprises de plus de 50 salariés, des secteurs les plus accidentogènes du secteur privé (industrie, transports, BTP…), en interrogeant les fonctions dirigeantes et des ressources humaines (PDG, DRH, préventeur…) : 97 % des entreprises consultées du 10 au 28 juin ont ainsi déclaré avoir eu au moins une fois dans l’année 2023 un sinistre affectant un salarié (accident de travail, accident de trajet ou maladie professionnelle), contre 83 % en 2022.
Mais ce recul de la performance globale s’accompagne de progrès par catégorie de sinistre. Parmi les 97 % qui ont déclaré un sinistre, 69 % ont été confrontées à au moins un accident du travail (contre 80 % en 2022), 24 % à une maladie professionnelle (contre 44 % en 2022), 25 % à un accident de trajet (contre 42 % en 2022).
Un retard sur les accords de prévention
Reste à savoir pourquoi : « L’essor du télétravail a certainement réduit les accidents de trajet. La sortie du Covid a allégé les risques psychosociaux. Mais, à vrai dire, on manque d’explications », reconnaît Xavier Bontout, avocat associé chez BDO et spécialiste du droit du travail. Ces progrès découlent aussi du renforcement des campagnes de prévention sur la sécurité dans les entreprises, surtout les grandes.
C’est ce qu’affirme le groupe Suez qui se targue d’avoir réduit la fréquence des accidents du travail de 35 % de 2019 à 2023 sur l’ensemble de ses sites dans le monde. Selon le spécialiste du traitement des eaux et déchets, cette réduction est le résultat de plans d’action menés sur l’ensemble de ses sites mobilisant tant ses manageurs que des équipes de « préventeurs ». Cela dit, beaucoup reste à faire.
Le baromètre relève que 59 % des entreprises du panel n’ont pas d’accord de prévention, un chiffre qui stagne (58 % en 2022). Or, depuis 2019, les employeurs d’au moins 50 salariés ont l’obligation de négocier un accord de prévention des risques professionnels si 25 % des salariés sont exposés au-delà des seuils réglementaires ou si l’indice de sinistralité est supérieur à 0,25. C’est le cas des entreprises du panel, assure le cabinet BDO, qui pointe chez les employeurs « un manque de proactivité en matière de sécurité au travail, mais aussi une méconnaissance des conséquences et sanctions associées à ce défaut ».
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